Le Pendule Oui ou Non

Un mot sur la Radiesthésie et ses pouvoirs

I - Recherche des courants magnétiques ou électriques souterrains, provenant de toutes sortes de corps liquides, de corps solides, de corps gazeux, de corps sulfureux, de câbles électriques souterrains, de cavités souterraines, par la baguette ou le pendule.

II - Baguette en bois — de coudrier de préférence —, baguette métallique et pendule. Leur pouvoir.

III - Le terme de "sourcier". Ce qu'il vaut. Son procès.

IV - La radiesthésie dans le domaine médical et dans certaines manifestations vitales qui se produisent au-delà de la barrière qu'aucun de nos cinq sens ne peut franchir, et que seule l'extrême sensibilité d'un radiesthésiste peut déceler.

I - Recherche des courants magnétiques par la baguette ou le pendule.

La radiesthésie — du latin radius, rayon, et du grec aisthêsis, sensation — est un don qui permet à celui qui le possède de capter par lui-même les radiations émises par des corps liquides ou solides, gazeux ou sulfureux souterrains, par des câbles électriques souterrains ou par des cavités souterraines.

Il y a des courants magnétiques-électriques humains et des courants magnétiques-électriques telluriens, c'est-à-dire souterrains, et le merveilleux don de pouvoir établir, de façon pour ainsi dire visible à l’œil nu, et sans aucune méprise, le contact invisible de ces deux forces, d'en déterminer le point précis et d'indiquer, sans erreur possible, la direction d'un liquide courant sous terre, n'appartient qu'à des sujets doués d'une grande hypersensibilité. Les sceptiques les plus endurcis sont dans l'obligation de reconnaître ce pouvoir que l'on ne peut expliquer que très imparfaitement.

Mais si on peut indiquer les points précis du passage souterrain d'un liquide quelconque et sa direction, il n'en est pas de même de sa profondeur et de son volume, que l'on ne peut évaluer que fort approximativement, à moins, toutefois, qu'en amont ou en aval du point repéré en vue d'un captage à exécuter, et pas trop éloigné de ce point, il existe des données assez sûres pouvant servir de bases très sérieuses d'évaluations. Les géologues et les hydrologues, qui paraissent aussi qualifiés que possible pour ce genre d'appréciations, ne sont pas toujours d'accord avec la réalité.

Voici, cependant, un moyen, qui de prime abord paraît très simple, employé fréquemment pour déterminer la profondeur à laquelle un liquide quelconque court sous terre: après avoir marqué l'endroit où la baguette a commencé à tourner, marcher en arrière jusqu'au point où elle tourne en sens inverse, c'est-à-dire jusqu'au point où la pression qu'elle reçoit du sujet qui la tient cesse de se produire. La distance, mesurée sur le sol, doit être sensiblement égale à la profondeur cherchée.

Mais cette méthode est-elle infaillible? Et celle qui consiste à frapper du pied le sol sur lequel on opère l'est-elle aussi? Non, et voici pourquoi.

Étant donné que tous les fluides, quels qu'ils soient — magnétiques ou électriques, souterrains ou aériens — perdent de leur force au fur et à mesure qu'ils s'éloignent du centre de leur émission, ceux émis par les courants liquides souterrains, par les nappes liquides souterraines, par les gisements de matières solides — sels de différente nature, matières minérales ou métallifères, métaux purs — par les câbles électriques souterrains, nous parviennent avec plus ou moins d'intensité selon que la puissance qui émet ces fluides est plus ou moins grande ou plus ou moins profonde. Cela ne peut être contesté.

Ainsi un volume de 500 litres à la minute d'un liquide quelconque courant sous terre à une profondeur de 25 mètres, ne peut produire la même force radiante qu'un volume de 1 000 litres de ce même liquide à cette même profondeur, et à la même vitesse, car la rapidité d'un courant liquide souterrain — comme celle, d'ailleurs, d'un courant électrique, — joue un certain rôle dans la force projective des radiations émises. De même la force radiante produite par ce même volume de 500 litres à la minute serait moindre, à son arrivée à la surface du sol, si son courant, de même vitesse, se trouvait à une profondeur de 50 mètres, et moindre encore si sa profondeur était de 100 mètres, ou plus. Cela ne peut être mis en doute.

Il en est de même pour les gisements de corps solides de différente composition, pour les câbles électriques souterrains et les cavités souterraines dont la force radiante, à la surface du sol, varie selon leur volume, leur puissance d'émission et la profondeur à laquelle ils se trouvent.

Il est donc matériellement impossible à un radiesthésiste, s'il ne possède aucune base précise, de savoir exactement à quelle profondeur est située la puissance émettrice des radiations souterraines qu'il reçoit et le degré de cette puissance. Dans ces sortes d'appréciations, la prudence est de toute rigueur. L'hypersensibilité d'un radiesthésiste peut éprouver des défaillances totales, mais de très courte durée — quelques minutes seulement. Elle retrouve assez rapidement toute sa force, et le radiesthésiste, en même temps, tout son pouvoir.

Il est donc prudent, pour l'opérateur, de ne pas perdre de vue ce cas d'annihilation complète, mais momentanée, de pouvoirs radiesthésiques qui pourrait l'induire en erreur en lui laissant supposer qu'il n'existe, dans le sous-sol qu'il étudie, aucun des éléments qui font l'objet de ses recherches, alors qu'en réalité il en contient.

Pour explorer un terrain quelconque, quelles qu'en soient l'étendue et la configuration, il est indispensable, s'il s'agit de découvrir les courants liquides, gazeux ou électriques souterrains, qui peuvent s'y trouver, d'en faire le tour dans ses limites extrêmes.

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II - Pouvoir du pendule et de la baguette

On ne doit pas ignorer que, dans les recherches radiesthésiques qui nous préoccupent, la baguette et le pendule jouent simplement le rôle d'amplificateurs. Ils ne servent qu'à marquer, par leurs mouvements plus ou moins accentués, selon que la puissance qui émet le fluide est plus ou moins grande ou plus ou moins profonde, l'instant précis où se produit le plein contact de ces deux forces: celle des courants magnétiques-électriques humains et celle des courants magnétiques-électriques souterrains. Leur pouvoir s'arrête là. Ce ne sont, en somme, que d'excellents récepteurs-détecteurs, non transmetteurs, de radiations souterraines qu'ils ne peuvent recevoir que par l'intermédiaire d'un radiesthésiste, et qu'ils ne peuvent transmettre.

Si le radiesthésiste peut indifféremment employer l'un ou l'autre des deux systèmes préconisés — baguette ou pendule — pour la recherche de certains éléments souterrains, il est indiscutable que celui de la baguette est plus pratique, parce que plus rapide et plus sûr. Mais s'il s'agit de recherches à effectuer sur un malade — être humains ou animal — car la radiesthésie peut être appliquée à la recherche de certaines maladies que la science médicale est quelquefois impuissante à découvrir, le pendule est tout indiqué. D'ailleurs — je le dis plus loin dans mes remarques— celui-ci pourrait bien un jour, en tant que récepteur-détecteur,nous révéler des choses surprenantes jusqu'ici insoupçonnées.

III - Il faut parler de radiesthésie

Le terme de "sourcier" — terme aussi faux que possible dans l'application courante qu'on en fait — que, scientifiquement, la langue française ignore, et pour cause ! n'a aucune valeur scientifique, aucune origine étymologique lui permettant de jouer les rôles qu'inconsciemment, sans rime ni raison, de soi-disant savants lui font remplir dans les recherches précitées. Il ne pourrait, à la rigueur, servir qu'à désigner la profession de celui qui exploite une ou plusieurs sources: sources thermales, minérales, ferrugineuses, gazeuses, salines, etc... comme on appelle fermier celui qui exploite une ferme de laquelle il n'est pas propriétaire.

D'ailleurs, qu'est-ce qu'une source, en réalité ? Le "Larousse" dit :
"Liquide quelconque qui sort de terre". Ce qui signifie clairement qu'un cours d'eau — ou liquide quelconque — souterrain ne peut être appelé source qu'à l'endroit où il sort de terre pour courir à l'air libre, et non pendant sa course souterraine.

Le terme de "sourcier" n'a donc absolument rien à voir dans les recherches radiesthésiques où son emploi est franchement absurde. Et lorsque, à ce sujet, nous entendons quelqu'un employer ce barbarisme, nous pouvons être certains que celui qui s'en est servi est, intellectuellement, complètement ignare.

Un autre terme, qui se rapproche assez, comme sens, du terme exact: radiesthésie, celui de rabdomancie, du grec rhabdos, baguette, et manteia, divination, est assez souvent employé au sujet des recherches souterraines par la baguette ou le pendule, mais, dans le fond, ce terme ne correspond nullement à la conception que l'on doit avoir du terme exact qui nous préoccupe.

En effet, je l'ai dit plus haut, la baguette n'est tout simplement qu'un récepteur-détecteur des sensations qu'éprouve le sujet qui la tient, et le terme rabdomancie — d'où découle celui de rabdomancien — n'est pas celui qui doit être appliqué dans la recherche des éléments souterrains qui font l'objet de cette étude.

La baguette n'est pas divinatoire. Elle ne devine rien. Elle ne peut, comme le pendule, que recevoir, je le répète, les sensations que lui transmet le sujet qui la tient. C'est tout ce qu'elle peut faire. En somme, le terme suivant que la science a pour devoir d'imposer, parce que exact: radiesthésiste, est le seul qui, scientifiquement, puisse être appliqué aux sujets suffisamment réceptifs pour pouvoir se mettre directement en contact avec les différentes radiations souterraines dont il est parlé plus haut.

IV - Le futur de la radiesthésie

Dans cet ordre d'idées, la radiesthésie, qui sert infailliblement à découvrir certains corps simples ou composés souterrains, peut — et ceci n'est pas une hypothèse mais une réalité — rendre de remarquables services non seulement à la médecine humaine, mais aussi à la médecine vétérinaire, en raison de l'impossibilité où se trouve un animal d'indiquer la localisation de son mal et le degré de sa souffrance.

Un jour, pas très éloigné, j'en suis convaincu, le corps médical et le corps vétérinaire, à la suite d'heureux résultats obtenus par quelques-uns de leurs membres, aussi audacieux qu'intelligents, libérés des préjugés qui, malgré tout, s'attachent à la fonction, utiliseront fréquemment les moyens réels qu'offre la radiesthésie à tous ceux dont le cerveau, constamment en action, cherche à pénétrer l'Inconnu.

La science, sous toutes ses formes, est une force incomparable qu'il faut savoir acquérir dans toute la mesure du possible, afin de l'utiliser pour le bien de tout ce qui souffre.

Uzès, 4 Août 1935. Emille Besson.

Causses et Cévennes : Club cévenol

No 4, 1935