Mais avant de savoir s'il s'agit là de la découverte de nouvelles radiations, dites radiesthésiques et si les méthodes employées à les déceler sont rigoureusement scientifiques; il n'est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil sur les humbles débuts de la sourcellerie qui lui a donné naissance.
Les origines du pendule et de la baguette divinatoire
Nous trouvons tes traces de cet art dans les plus anciennes annales de l'humanité, chez les Chinois et chez les Égyptiens.
Les premiers nous racontent qu'en l'an 2200, ils avaient un empereur, Yu, qui connaissait l'usage de la baguette divinatoire.
Quant aux Égyptiens, non seulement leurs prêtres, leurs devins se servaient de la baguette dont ils ont dû apprendre à Moïse le maniement, mais encore ils utilisaient le pendule.
En effet, on a découvert dans les tombes des plus anciens pharaons des boules de bois suspendues par un fil de chanvre.
Cette technique du pendule fut ensuite retrouvée par les Romains.
Sous le règne de l'empereur Flavius, un historien célèbre, Ammien Marcellin, nous décrit, au sixième siècle après notre ère, la manière d'obtenir des oracles avec le mouvement du pendule.
Mais il nous faut attendre le Moyen-Age, où vont se multiplier les sourciers, les prospecteurs de mines, avec la baguette de coudrier.
Le savant géographe Sébastien Munster et le moine alchimiste Basile Valentin, mentionnent leurs extraordinaires exploits.
Malheureusement, l'Eglise confondit les sourciers avec les sorciers.
Elle les pourchassa et même elle les fit brûler jusqu'au début du dix-huitième siècle, comme ayant signé un pacte avec le diable.
Dans deux ouvrages très rares "la véritable déclaration des mines du royaume de France", en 1630, et "la restitution de Pluton", en 1640, par le baron et la baronne de Beausoleil, nous apprenons comment de nombreuses mines d'or, de plomb et d'argent furent découvertes par ces deux minéralogistes.
Ils se servaient de baguettes spéciales dans la composition desquelles entraient les métaux qu'ils recherchaient.
Plus tard, un savant Jésuite, le P. Kischer, s'occupa dans ses ouvrages Magnes (1641), Mundus subterraneus (1678), de la baguette divinatoire et des causes de ses mouvements.
Puis, vers la fin du dix-septième siècle, l'abbé de Vallemont, en 1693, publia un important ouvrage "la Physique occulte ou traité de la baguette divinatoire", qui resta longtemps le livre de chevet du sourcier.
C'est dans cet ouvrage que nous lisons l'extraordinaire histoire de Jacques Aymar, ce sourcier qui accompagné des sergents du roi, retrouva à la baguette la, piste de trois criminels, depuis Lyon jusqu'à Avignon, en fil prendre un, tandis que les deux autres s'enfuyaient en Italie.
Au dix-huitième siècle, le docteur Thouvenel attira l'attention de la reine Marie-Antoinette sur un sourcier extraordinaire, Barthélémy Bleton, originaire du Dauphiné.
Il le promena dans tous les endroits où on l'appelait.
C'est ainsi qu'il trouva des sources à Trianon et dans les propriétés de nombreux seigneurs de la Cour.
Thouvenel publia ses expériences avec Bleton en 1781, sous ce titre: "Mémoire physique et médicinal montrant des rapports existants entre les phénomènes de la baguette divinatoire et ceux du magnétisme et de l'électricité".
Ce mémoire souleva, d'âpres critiques, surtout de la part de Lalande, président de l'Académie des Sciences, qui s'écriait dans le Journal de Paris, en 1782:
"Il y a longtemps, Messieurs, que vous parlez de bateaux volants et de baguettes tournantes, qu'on pourrait penser à la fin que vous croyiez à toutes ces folies ou que tous les savants qui coopèrent à votre journal n'ont rien à dire pour écarter des prétentions aussi absurdes.
Il est démontré impossible dans tous les sens qu'un homme puisse s'élever ou même se soutenir dans
l'air."
Et cependant quelques mois plus tard, les frères Mongolfier s'élançaient à la conquête du ciel!
Les anathèmes de Lalande, comme ceux de beaucoup de savants par trop présomptueux, n'ont pas empêché les ballons de s'élever, les avions de voler, le phonographe de de parler, la T.S.F. et là télévision de fonctionner, pas plus que les tables et les baguettes de tourner!
Le dix-huitième siècle se terminait, lorsqu'en 1798, Gerboin, un professeur dé la Faculté de Médecine de Strasbourg, en regardant un enfant jouer avec une une balle attachée à une corde retrouva le pendule explorateur.
Pendant dix ans il fit, avec ce procédé des expériences extraordinaires qu'il publia en 1808.
Le subconscient dirige
Ces faits piquèrent la curiosité de Chevreul.
Après les avoir vérifiés, le jeune savant formula son opinion dans sa fameuse lettre à Ampère, sur une classe particulière des mouvements musculaires (1812) qu'il développa quarante-deux ans plus tard dans un grand ouvrage sur la baguette divinatoire et le pendule.
Selon l'éminent chimiste, le sourcier, impressionné, produit involontairement les mouvements du pendule et de la baguette. C'est son subconscient qui les dirige.
Cette opinion pendant longtemps a été considérée comme étant parfaitement exacte, mais elle n'a jamais été partagée par tous les sourciers.
Depuis les travaux de Chevreul, la sourcellerie fit de grands progrès avec les abbés Carrié, Descosses, Guinebault, Paramelle.
Mais il nous fallut attendre la démonstration, du premier congrès de psychologie expérimentale de 1918 pour attirer de nouveau l'attention des savants sur les facultés exceptionnelles des baguettisants.
Des expériences concluantes
Dans ce congrès, MM. Henri Mager et M. Armand Viré, docteur en sciences, directeur du laboratoire de biologie souterraine au Muséum, organisèrent un concours de sourciers.
Un grand, nombre se présentèrent.
Les épreuves consistaient en recherches de courants souterrains, de cavités, de carrières, de canalisations, de masses métalliques enfouies.
Beaucoup se tirèrent de ces épreuves très honorablement.
Trois sourciers se surclassèrent.
Ce furent l'abbé Mermet, MM. Probst et Pelaprat.
L'abbé Mermet opéra au Jardin des Plantés, où M.Armand Viré avait un laboratoire installé dans les catacombes.
Il détermina correctement tout une série de cavités enchevêtrées dont il ne connaissait pas le plan.
Ensuite, il réalisa une remarquable expérience sur les conduites d'eau.
Le laboratoire était alimenté à neuf mètres sous terre par une conduite fermée avec un robinet.
L'abbé affirma qu'il était capable d'indiquer à la surface du sol les moments d'ouverture ou de fermeture de ce robinet souterrain.
Après tâtonnements au pendule il se plaça sur la verticale du conduit.
M. Richard, préparateur au Muséum, fut chargé de chronométrer l'instant précis de ses constatations et M. Viré descendit aux catacombes avec un autre préparateur.
Le robinet fut ouvert et fermé trois fois à des intervalles d'une minuté et demie à trois minutes.
"A là fin de l'expérience, les résultats furent comparés et les moments d'ouverture du robinet furent reconnus concordants.
Il n'en fut pas de même des moments de fermeture, qui furent enregistrés avec un retard très sensible.
Mais le fait était dû à ce que pendant la fermeture il y, avait des remous, des coups de bélier qui prolongeaient là durée des mouvements de l'eau."
Quant à MM. Pelaprat et Probst, on leur proposa de découvrir à la porte Daumesnil, des portions de carrière souterraines, dont ils ne connaissaient pas le plan.
Celui-ci n'existait qu'en manuscrit aux services des carrières de là Seine.
Le premier sourcier fut conduit sur une vaste pelouse coupée de routes macadamisées où aucune végétation, ni sonorité, ne permettaient dé reconnaître l'existence des cavités.
Celles-ci étaient recouvertes d'une épaisseur moyenne de quatorze mètres de calcaire grossier, puis de marnes, surmontées de terre végétale.
Malgré cela, M. Pelaprat, avec sa baguette, reconnu très rapidement la limite de la carrière et en jalonna assez exactement les contours.
Quelques heures plus lard, M. Probst retrouva les limites indiquées par M. Pelaprat et traversant la pelouse, découvrit seize points délimitant trois carrés et un rectangle allongé qui étaient justement les quatre piliers de la carrière
M. Probst trouva ensuite la profondeur, à côté-d'un pilier.
Elle était de 16 mètres.
Le plan coté donnait 15m 85.
Ces faits annoncés dans toute ta presse, émurent l'Académie des Sciences et quelques mois plus tard une Commission de la baguette des sourciers fût nommée.
Elle comprenait MM. Dastre, Donvillé, Armand Gauthier, Violle, Wallerand.
Quelques expériences furent entreprises.
M. Viré, ancien élève de M. Dastre, lui ayant montré qu'il avait des aptitudes à manier la baguette, lui fit un jour arpenter son cabinet.
il devait s'arrêter dès qu'il obtiendrait un mouvement provoqué par ce métal, grâce à la méthode des témoins.
Son préparateur devait marquer à la craie un trait sur le sol au bout du pied de M. Dastre à chaque arrêt.
L'éminent physiologiste fut assez étonné, après un certain temps de ce manège, d'avoir ainsi déterminé assez exactement une série de rectangles correspondant aux poutres de fer qui soutenaient son parquet.
Nous avions là une expérience d'autant plus caractéristique que l'influence de l'autosuggestion, mise en avant par les critiques pour dénier toute valeur aux expériences des sourciers ne pouvait pas être invoquée.
Ainsi que nous le raconte M. Viré, M. Dastre ignorait tout de l'expérience qu'il voulait lui faire tenter; il ignorait aussi la nature et l'usage du témoin qu'on lui avait mis dans la main.
Il devait regarder en l'air et ne pas se préoccuper des figures que sa marche devait éventuellement tracer.
La guerre éclata et interrompit l'activité de la Commission de l'Académie.
Ce n'est qu'en 1920 qu'elle fut réorganisée et complétée par l'adjonction de MM. d'Arsonval, Daniel Berthelot, Branly, Deslandres, de Gramont, de Launay, Charles Richet, Termier, Bigonrdan, Lecomte, Lindet et Edmond Perrier.
Le 5 mai 1921, la Commission fit enfouir, sur l'instigation d'Henri Deslandres, des petites masses métalliques, or, cuivre, nickel, dans le parc de Meudon.
Mais comme les sourciers professionnels ne savaient à cette époque que repérer des gisements naturels, aucun ne se présenta, si ce n'est quelques apprentis sourciers comme MM. Barba et le docteur Marage.
Les résultats furent donc négatifs.
Quelques mois plus tard, (le 21 juillet 1921), l'Académie résolut cependant d'organiser de nouvelles expériences.
Elles portaient sur de petites conduites d'eau du parc de Versailles près dé Trianon.
Les amateurs qui se présentèrent échouèrent.
Malgré cet échec, la Commission ne se découragea pas.
Après quelques critiques, elle fit alors appel à l'un des as, comme M. Probst, dont nous avons déjà parlé.
Le 25 octobre 1921, on lui proposa de reconnaître une conduite d'eau dont personne des assistants ne connaissait l'emplacement, mais que le lendemain la compagnie des eaux devait vérifier avec son plan et en faisant faire des fouilles par ses agents.
"M. Probst, nous dit le procès-verbal de la Commission,
se sert à la fois de la baguette et du pendule; il a en outre, un petit appareil appelé détecteur qui lui est
propre et dont il garde le secret; il s'en sert pour déterminer les distances.
On chemine le long du pavé de Meudon, qui a plus d'un kilomètre de long.
A un certain point, M. Probst installe son détecteur, et prévoit l'existence de la conduite d'eau souterraine à quatre cent quatre-vingts mètres environ.
On mesure au pas et on aboutit à une allée transversale, appelée de Villebon et les Verrières.
On s'y rend, et là, M. Probst constate que sa baguette tourne et que le pendule oscille.
Il situe exactement la conduite sous l'un des deux accotements de l'allée et c'est bien celui qu'il fallait trouver d'après la vérification qui en fut faite le lendemain.
M. Probst suit la conduite jusqu'à l'allée du Mail, ce qui est bien exact; il estime sa profondeur à deux mètres, ce qui est un peu trop; il dit qu'il s'agit d'une conduite en fer ou en fonte contenant de l'eau.
Cette coïncidence des prévisions avec la réalité nous paraît très remarquable".
D'autres expériences faites à la ferme de Trivaux, près de Villacoublay, et au cimetière d'Ivry, furent
aussi concluantes.
L'Académie des Sciences se rendit ainsi compte que, lorsqu'elle fait appel à des sourciers de valeur, comme Probst, on ne peut plus douter de la réalité des phénomènes de la radiesthésie.
Depuis ces mémorables expériences il y eut de nombreux concours, des Congrès en 1923 à Paris, en 1927 à Barcelone, en 1928 à Alger.
Un mouvement en faveur de la radiesthésie se développe
A partir de ce moment, devant la réussite des démonstrations expérimentales, le mouvement en faveur de la radiesthésie se développa.
En 1982, lors de l'exposition coloniale, à la suite d'une conférence du vicomte Henry de France, auquel nous devons un excellent manuel pratique de sourcellerie, le général Appiano, alors directeur de la T.S.F. militaire, décida de faire entrer l'enseignement de la radiesthésie à l'école du Génie à Versailles.
L'Angleterre, suivant cet exemple, établit les mêmes cours à l'école du génie de Chatham.
Voilà donc la radiesthésie jugée digne d'entrer dans l'enseignement des ingénieurs.
Mais aujourd'hui certains radiesthésistes vont encore plus loin; ils appliquent leurs méthodes de la baguette et du pendule à l'exploration du corps humain, au diagnostic des maladies, à la recherche des remèdes et à là détermination des sexes des œufs.
Si leurs résultats sont plus tard confirmés, la radiesthésie est en passe de devenir un art indispensable, aussi bien pour les médecins que pour les géologues, les ingénieurs et les archéologues.
Voyons maintenant comment nous pouvons devenir sourciers et quelles sont les méthodes préconisées.
Si nous, consultons les récents ouvrages d'A. Viré, d'Henry de France, d'Emile Christophe, du frère Padey, des abbés Bouly et Mermet, de René Lacroix, de Turenne, qui font aujourd'hui autorité, ils sont tous unanimes à déclarer que n'est pas sourcier qui veut.
Il faut avoir une certaine prédisposition.
C'est une sorte de médiumnité, que par l'exercice on arrive à développer.
Elle se perd souvent avec l'âge ou la fatigue.
Tout le monde n'est donc pas apte à manier la baguette et le pendule.
On ne peut s'apercevoir de cette faculté qu'en essayant.
Voici, par exemple, comment A. Viré, qui, avant de s'occuper de radiesthésie avait de grandes préventions contre les sourciers, découvrit chez lui-même cette incroyable faculté.
Un jour, en 1913, qu'il vérifiait à Argenteuil, au château du Marais, les assertions de certains sourciers, en faisant faire des sondages, quelqu'un lui ayant demandé de lui faire voir comment les sourciers tenaient leur baguette, il en coupa une dans une haie et fit la démonstration.
"Par plaisanterie, nous dit-il, je fis mine de chercher des sources.
Jusqu'ici, en effet, l'idée ne m'avait jamais effleuré l'esprit que je puisse moi-même effectuer la moindre expérience dans cet ordre de faits.
Tout à coup, en causant de choses quelconques, j'éprouve une sensation bizarre et je vois l'extrémité de la baguette baisser lentement vers le sol.
Je continue à marcher et fais tous mes efforts, par une torsion en sens contraire des poignets, pour arrêter sa marche.
Bien en vain, car celle-ci, avec une torsion très nette au point où elle sortait de mes mains se met enfin à la position verticale.
Plus étonné que les témoins, je recommençai l'expérience cinq ou six fois dans des sens différents et toujours avec le même résultat.
Les sondages montrèrent quelques jours plus tard qu'un gros filet d'eau passait effectivement à cet endroit".
Or cette faculté du sourcier, d’après Henri de France et l'abbé Mermet, est beaucoup plus répandue qu'on le pense.
Ces deux éminents radiesthésistes partagent les individus en deux grandes catégories, les positifs et les négatifs.
Les négatifs sont ceux qui, quelles que soient les techniques employées, ne peuvent faire tourner la baguette ou osciller le pendule.
Il y aurait beaucoup plus de positifs que de négatifs, peut-être sept sur dix.
Les négatifs auraient la singulière propriété d'empêcher les positifs d'obtenir la manifestation des phénomènes en touchant seulement leur épaule.
C'est ce que les anciens sourciers expriment par les mots pittoresques de bonnes mains, mauvaises mains, mains heureuses, mains malheureuses!
D'après des expériences récentes, l'abbé Mermet prétend, que par un entraînement spécial, ou en faisant toucher leurs baguettes par des individus positifs, les individus négatifs peuvent devenir positifs.
Les positifs sont des sensitifs qui présentent toutes sortes de degrés dans la manifestation des phénomènes.
Cela, dépend de l'état de la sensibilité de leur système nerveux.
On en trouve une excellente étude dans la revue métapsychique de septembre-octobre 1932, sous la plume du professeur Ferdinando Cazzamali.
Le savant médecin de Vérone procédant sur place à des observations neuropsychiques des huit rhabdomanciens en train de concourir, conclut que l'état passif ou mieux d'expectative qui est manifesté pendant la recherche du sourcier, est une sorte d'état de transe.
Dans cet étal, les sujets ne réagissent pas de la même manière.
Les uns éprouvent une sensation légère ou forte, analogue à celle d'un courant électrique qui leur traverserait la jambe ou le bras; d'autres ressentent des sensations gustatives; d'autres encore des sensations de chaud et de froid sous les pieds ou de fortes secousses nerveuses.
Ces constatations montrent bien que le sourcier est un appareil récepteur extrêmement sensible recevant du dehors des impressions, que là baguette ou le pendule ne font qu'amplifier.
Ceci paraît d'autant plus exact que certains sujets très sensibles peuvent prospecter, sans baguette, soit à la main, soit au pied.
Tel est le cas remarquable d'Augusta Del Pio, signalé par le professeur Cazzamali.
"Augusta Del Pio, nous dit-il, n'emploie aucune baguette, ni pendule, ni autre moyen.
Elle commence calme et souriante les explorations par des piétinements du pied gauche sur le terrain, comme si elle l'essayait, tenant les bras abandonnés le
long de son corps.
A certains points, lesquels ont correspondu exactement à la présence des substances cachées dans le sol, commence un tremblement à grosses secousses du membre inférieur gauche qui tend à se propager à, tout le côté gauche.
La, fréquence du pouls monte de quatre-vingts à cent cinquante à la minute.
Mlle Del Pio présente en même temps un malaise épigastrique d'évidente nature sympathique et des sensations gustatives plu ou moins définissables.
Elle affirme en effet que chacune de ses sensations annonciatrices commence par le membre inférieur gauche et se propage ensuite dans le reste de l'organisme.
Cette sensation est représentée, comme elle le dit, par une sensation de chaleur légère an pied gauche, pendant que la jambe se maintient froide, sensation fort analogue au passage d'un courant électrique.
Cette réaction sensitivo-motrice est, ensuite caractérisée par un tremblement essentiellement cloniqne.
De ses expériences, Mlle Del Pio a acquis des règles d'orientation se résumant, ainsi.
La force plus ou moins grande du tremblement lui indique l'importance plus ou moins grande des substances recherchées, secousse maximum sur l'eau.
Le goût l'oriente sur les qualités."
Utilisation de la baguette
A part les grands sensitifs qui n'ont pas besoin d'instruments, tous se servent de la baguette et du pendule, en appliquant certaines méthodes.
La baguette peut être simple ou fourchue.
Quand elle est simple, c'est une baguette d'osier ou de coudrier de un mètre cinquante, tenue dans une seule main, le bras tendu dans la position horizontale ou légèrement abaissée.
Lorsque la pointe arrive dans la direction d'un foyer actif, au-dessus d'une source ou
d'un minerai, il se produit une série d'oscillations dans le plan vertical.
D'autres sourciers prennent une baguette droite, beaucoup plus petite, de trente centimètres posée horizontalement en équilibre sur le dos de la main.
Une de ses extrémités s'incline plus ou moins vers le sol en
présence des corps recherchés.
Mais la baguette la plus communément employée depuis le Moyen-Age est la baguette fourchue.
Elle est formée d'un rameau de noisetier, ou coudrier, bifurqué dont les deux branches doivent être d'égale grosseur et d'une longueur de trente à quarante centimètres.
On laisse avant la bifurcation un axe de deux ou trois centimètres.
Aujourd'hui, les sourciers fabriquent eux-mêmes leurs baguettes.
Ils prennent deux petites baleines plates de trente centimètres de long dont on se sert pour les corsets; ils les appliquent l'une contre l'autre, puis, ils les ligaturent à une de leurs extrémités avec du Coton noir.
Pour s'en servir, on écarte chaque branche que l'on tient dans chaque main, la paume en l'air, entre le pouce et les autres doigts fermés.
On dirige horizontalement la pointe de la fourche.
On n'a plus ensuite qu'à marcher, les coudes légèrement écartés du corps, pour donner de l'élasticité à la fourche, qu'on ne doit pas tenir trop serrée.
C'est ainsi qu'on explore le terrain.
Aussitôt que la baguette se trouve dans un champ de vibration, auquel on est inconsciemment sensible, la pointe de la fourche s'abaisse ou s'élève; quelquefois même si la baguette ne nous échappe pas, elle fait un tour complet qu'il faut ramener dans sa position normale avec un violent effort.
Cette recherche doit se faire sans que l'esprit soit préoccupé, l'inconscient seul agissant.
Maintenant pour savoir reconnaître le corps caché qui a provoqué le mouvement de rotation de la baguette, il faut avoir dans la main un petit fragment d'une substance analogue, un corps témoin.
En effet, on a constaté, et c'est l'avis unanime de tous les sourciers, qui si l'on intercale un corps quelconque
dans la main droite ou gauche ou à l'extrémité de la baguette, les phénomènes ne se produisent qu'en présence de ce même corps.
Par conséquent, si nous tenons à la main un petit morceau de fer, de cuivre, un tube vide ou plein d'eau, le mouvement ne se produit plus qu'en présence du fer, du cuivre de l'or, d'une cavité ou de l'eau.
Les radiesthésistes appellent aussi ce corps témoin, servant de contrôle, le corps révélateur ou syntonisateur.
En raison de ces faits, le baguettisant ne doit pas avoir de bagues aux doigts, ni de gants de soie ou de laine quand il opère.
Utilisation du pendule
Le deuxième instrument du sourcier est le pendule.
Certains même ne font leur détection, leur prospection qu'avec lui, car ils le trouvent beaucoup plus sensible.
Comme le recommande Henry de France, le meilleur pendule est une boule de bois d'une cinquantaine de grammes, suspendue à un fil de chanvre d'un mètre, enroulé sur un petit bâtonnet mince de dix centimètre avec ou sans encoches, le tout de couleur noire.
Le bâtonnet permet de régler la longueur du pendule et l'encoche d'arrêter le fil à la distance voulue.
Une longueur de dix à trente centimètres est souvent suffisante.
Mais il faut régler cette longueur selon sa sensibilité.
Pour cela, on balance le pendule au-dessus d'une lampe électrique de poche allumée.
On déroule la ficelle lentement en la faisant osciller de droite à gauche et en se tenant face, à l'ouest.
Aussitôt qu'on atteint le point d'accrochage, c'est-à-dire celui où le pendule au lieu d'osciller de droite à gauche se met à
tourner, soit dans le sens des aiguilles d'une montre, soit en sens inverse, on arrête le déroulage.
Ce point se trouve entre huit et vingt-cinq centimètres selon les personnes.
Un pendule est réglé correctement quand après une secousse du poignet le mouvement d'oscillation se transforme en mouvement de giration.
En général, le pendule tenu dans la main droite, entre le pouce et l'index, tourne en sens horaire dés aiguilles d'une montre sur l'électricité positive et les corps bons conducteurs de l'électricité.
Il tourne en sens inverse sur l'électricité négative, sur la cire, l'ambre frottée, l'ébonite et les corps mauvais conducteurs.
Le pendule, une fois réglé, la direction de ses oscillations dans certaines recherches a une grande importance, car elle indique fréquemment l'orientation ou l'axe du gisement cherché.
Enfin, il y a lieu de note pour chaque corps, le nombre et la durée des oscillations.
Aussitôt que l'on arrive sur le corps repéré, le pendule tournant se met à osciller.
La méthode des témoins, comme pour la baguette, lui est applicable.
Le pendulisant doit tenir dans sa main gauche, comme témoin, un fragment de la substance du corps qu'il recherche.
Il peut encore placer cette substance dans une cavité ménagée au milieu du pendule.
Ainsi syntonisé, le pendule n'oscille que lorsqu'il passe au-dessus du gisement.
Maintenant, pour l'appréciation de la profondeur, plusieurs méthodes ont été indiquées.
Les deux plus simples sont les suivantes: aussitôt que l'on est arrivé au-dessus de l'axe de la source ou du
gisement cherché, la première méthode consiste à marcher à reculons perpendiculairement à cet axe, avec la baguette ou le pendule en position.
Dès que la baguette se relève, ou bien dès que le pendule oscille, on s'arrête.
La distance parcourue est considérée comme égale à la profondeur de la source ou du gisement.
Dans la seconde méthode, le sourcier, se tenant au dessus de la source présumée, arrête les mouvements de son pendule ou de sa baguette, puis il se met à compter à haute voix en frappant avec son pied ou en agitant sa main gauche.
Aussitôt que le pendule ou la baguette se met à marcher, il cesse de compter.
Le nombre trouvé est proportionnel à la profondeur cherchée.
Pour repérer les corps, beaucoup d'autres méthodes ont été trouvées.
Je ne puis signaler que les principales.
Ainsi celle du fil de cuivre isolé et des résistances, imaginée par A.Viré, pour connaître les profondeurs des gisements; Celle du réglage des pendules en poids et en longueur, de l'abbé Ferran; celle de l'évaluation des profondeurs et des distances avec la main, de l'abbé Mermet; celle de la rosace des couleurs, d'Henri Mager et dé Martin Laval; celle du radio-détecteur magnétique de Probst, enfin celle du plan solaire de l'abbé Bouly où l'opérateur, soit avec un pendule, soit avec la baguette, découvre si l'objet est placé
entre lui et le soleil.
Bien que ces méthodes, ces procédés soient souvent très empiriques, ils donnent des résultats concordants et ce qu'il y a de plus stupéfiant, c'est que les meilleurs radiesthésistes les appliquent avec des chances de réussite allant de soixante quinze à cent pour cent!
Ainsi, avec ses procédés, l'abbé Bouly n'est pas seulement capable de découvrir les sources, leur débit, mais encore leur degré hydrotimétrique!
Un usinier lui demande un jour s'il peut lui trouver de l'eau d'un degré hydrotimétrique déterminé.
Il prend un flacon contenant de l'eau du type cherché qui lui sert de témoin, puis il opère avec sa méthode.
Elle lui indique l'eau à cent cinquante mètres.
On pratique le forage.
Les prévisions sent reconnues rigoureusement exactes.
Quelques années après la guerre, l'armée lui demande de faire débarrasser les champs de sa commune des obus qui les rendent incultivables.
Il arrive à les détecter avec sa baguette.
"Pourries-vous nous distinguer les obus allemands des obus alliés", lui demande en plaisantant un général, et c'est ce qu'il fit le lendemain en présence des témoins.
L'abbé Mertmet est encore plus fort.
Dans son livre paru récemment à la librairie agricole de la Maison Rustique de la rue Jacob, à Paris, non seulement il nous indique comment il opère pour découvrir les sources et les métaux cachés, mais il prétend encore diagnostiquer les maladies.
Quant à M. Viré, je ne connais rien de plus suggestif que le compte rendu qu'il nous donne dans son ouvrage déjà cité, des prospections et des découvertes qu'il a faites lui-même.
C'est ainsi que nous apprenons comment il a pu trouver les grottes souterraines du Causse de Rocamadour et de découvrir sur plusieurs kilomètres le parcours d'une rivière souterraine sous les grottes de Lacave.
De la même manière, il a trouvé la grotte du Grand-Roc, aux Eyzies, les nouvelles galeries de la grotte du Loup, à Lourdes, les fuites du lac de Bouvante, et, pendant la guerre, les anciennes carrières comblées du Pas-de-Calais, pour y abriter les troupes.
Mais les résultats, les plus importants qu'il a obtenus au point de vue industriel, sont la découverte des mines de charbon, et de gisement de pétrole.
Ayant été appelé en 1922 aux mines de la Bouble, près de Saint-Eloy, dans le Puy-de-Dôme, où les couches en exploitation se perdaient brusquement, il a réussi à retrouver avec la baguette et le pendule la région où ces couches reprenaient.
Il en a dessiné les plans et les coupes, malgré leurs nombreuses fractures, leurs plissements contournés.
Les sondages ont entièrement confirmé son élude, ce qui a permis à l'exploitation complètement arrêtée de recommencer avec profit.
La Compagnie des gisements du pétrole de Gabion l'ayant demandé dans l'Hérault, avec son collaborateur Léon Bidreman, il traça, sur le sol un emplacement où les sondages devaient donner le précieux liquide.
L'ingénieur directeur n'ayant pas confiance, fit pratiquer ailleurs, bien inutilement, une vingtaine de sondages.
Il revint alors sur le périmètre indiqué par Viré.
C'est ainsi qu'il, pratiqua trois nouveaux sondages, qui, cette fois, lui donnèrent du pétrole.
D'après ses prospections personnelles, M. Viré a la certitude que la France pourrait produire en pétrole une bonne partie de sa consommation.
Ce serait le moment de l'écouter.
Enfin, une de ses découvertes les plus curieuses fut celle du trésor de Haute-Isle.
Haute-Isle est un village troglodyte creusé dans les falaises crayeuses qui bordent la vallée de la Seine, auprès de Mantes.
Le docteur Gaudichard avait demandé à M. Viré d'explorer cette contrée, particulièrement intéressante au point de vue archéologique.
Le savant naturaliste spéléologue, en mai 1931, ne tarda pas à trouver avec son pendule, une boule d'ivoire suspendue à un fil, des cavités inconnues, paraissant contenir un peu d'or et d'argent et surtout une petite chambre annexe, à côté de la salle du chef normand, dégageant des radiations d'argent.
En effet, des fouilles pratiquées, débarrassant cette cavité d'une épaisse couche d'argile, mirent en évidence,
dans une petite logette creusée dons le sol primitif, un vase renfermant quinze pièces d'argent.
Neuf appartenaient au règne de Louis le Pieux (814-841), trois à celui de Charles le Chauve (840-877),
deux à Eudes (888-898) et une à un des rois Carolingiens, sans désignation précise.
Ces pièces étaient donc restées enfouies depuis un millier d'années.
Or, nous déclare M. Viré, après l'enlèvement de ce trésor, bien qu'aucune parcelle de métal n'eut été en contact direct avec le sol, celui-ci est resté imprégné de l'influence de l'argent!
"Car du mois de mars 1932, revenant dans cette région, en compagnie de M. Turenne, pour expérimenter son appareil de prospection à distance, cet appareil placé à quatre cents mètres indiquait encore des radiations d'argent provenant de la direction de cette chambre.
Nous nous rendîmes Sûr place pour contrôler et nous trouvâmes là même influence, bien qu'il n'y ait
plus d'argent."
Ce phénomène, de rémanence, comparable à l'odeur provenant d'un vase vide qui a, renfermé un parfum tenace, a été depuis, constaté bien des fois par de nombreux radiesthésistes et c'est ce qui explique certaines erreurs dans leurs recherches.
Ces faits extraordinaires, dont un très grand nombre sont maintenant solidement établis par l'observation et l'expérience, nous posent des problèmes que la science doit chercher à résoudre.
Le système nerveux de l'opérateur jouerait le rôle d'appareil récepteur
D'abord, par quel mécanisme, la baguette ou le pendule peuvent-ils nous aider à percevoir l'invisible, la
chose cachée que l'on recherche?
Ces appareils sont réellement, sensibles à des radiations provenant des choses et pourra-t-on les remplacer par des appareils de physique?
Les anciens rhabdomanciens croyaient, comme Formey et l'abbé de Vallemont, que les corps détachaient, des corpuscules qui, imprégnant la baguette, la forçaient à s'abaisser.
Aujourd'hui, l'hypothèse de l'émanation des corpuscules est remplacée par celle de l'émission de certaines radiations inconnues de longueurs d'ondes plus petites que les rayons X, d'une énorme fréquence et d'une nature cosmique inconnue, peut-être d'origine électro-magnétique.
Ce seraient des rayons radiesthésiques auxquels la baguette et le pendule ne seraient pas sensibles, mais le système nerveux.
En effet, le système nerveux de l'opérateur, probablement, son grand sympathique, jouerait le rôle d'appareil récepteur et sélecteur comme un poste d T.S.F.
Aussitôt, la résonance établie pour une fréquence de ces radiations spéciales, l'opérateur éprouverait un choc nerveux déclenchant des mouvements réflexes inconscients que feraient tourner ou osciller le pendule.
Dans un récent ouvrage, particulièrement intéressant d'accord d’ailleurs avec beaucoup de ses collègues, M. Martin Laval développe cette hypothèse.
Il pense que l'opérateur, baguette en main, constitue un circuit fermé capable de travailler en récepteur ou en capteur d'ondes à la manière d'une antenne dé T.S.F.
Si cet opérateur circule sans idée bien nette de recherche, sans que son circuit soit accordé, la radiation des corps ambiants absorbés ne produisent aucun effet.
Mais si l'opérateur fait un effort de volonté, par exemple pour rechercher du plomb en syntonisant son circuit par une des méthodes préconisées, ainsi celle de tenir dans sa main son morceau de plomb, il y aura alors identité entre la fréquence des radiations du circuit oscillant opérateur-baguette et la fréquence des radiations du plomb.
L'intensité du courant haute fréquence dans le circuit sera alors à son maximum pour le plomb.
Il y aura accord et détection, comme lorsque l'on prend l'écoute sur un appareil de T.S.F. réglé sur les longueurs d'ondes à recevoir.
S'il en est ainsi, nous dira-t-on, pourquoi n'a-t-on pas encore trouvé un appareil plus sensible, moins inconstant et moins sujet aux causes d'erreur que notre sytème nerveux et qui serait capable dé détecter exactement ces radiations inconnues pour chaque sorte de matière, pour chaque objet?
Cet instrument, tous tes sourciers le cherchent.
Ils ont déjà réussi avec certains appareils à capter les ondes émanées des corps, à les orienter après sélection et a lés conduire en un point déterminé.
C'est ainsi que MM. le docteur Regnault et Larvaron ont présenté un radio-capteur au Congrès des sourciers d'Avignon, tenu au mois d'avril 1932.
Un appareil du même genre a été construit par M. Plana Cassagne.
Malheureusement, les ondes échappées de ces appareils, ne peuvent encore être décelées que grâce à l'intervention du système nerveux du sourcier.
Cependant, on nous signale que MM. Brard, Corceix et Villaume auraient inventé une balance pendulaire de précision.
Son procédé consiste à interposer un polarisateur entre un corps métallique et le pendule.
A un point donné de l'inclinaison du polarisateur, le pendule qui tourne change de mouvement et l'angle du polarisateur est dévié exactement de 54°85 (angle de la loi Brewster).
Des expériences consécutives indiquent que par ce procédé on peut, d'une part, reconnaître la présence d'un secteur électrique et, d'autre part, celle d'un secteur magnétique, par conséquent l'existence d'une onde électro-magnétique.
Enfin, un autre appareil vient d'être inventé par le Chevalier Albert de Vita.
Ce sont les établissements Feréro et Visani 18 Via Virgilio, à Rome, qui le fabriquent.
Cet appareil est un poste de T. S. F, composé d'une lampe à deux grilles, d'un milliampère-mètre et
d'une courte antenne métallique.
Quand ce dispositif est transporté au-dessus d'un champ de radiations radiesthésiques décelé par un sourcier, on constate que l'aiguille du milliampère-mètre se déplace.
Enfin mentionnons l'indication galvanométrique des eaux souterraines d'Henri Mager, l'appareil d'Armand Viré et Hugues Roches, basé sur le principe physique des champs tournants, muni d'un écouteur de T.S.F pour la détection des gisements, et celui de l'ingénieur allemand Schermuly.
Ces appareils tendent donc à prouver que les sensations des sourciers sont bien dues à des causes objectives et qu'elles seraient occasionnées par des déformations des champs électriques et magnétiques terrestres.
Mais aucun de ces appareils, nous déclarent certains sourciers aux dons exceptionnels, ne pourra remplacer dans la prospection par la baguette et le pendule, le prodigieux pouvoir du système nerveux.
En effet, l'abbé Mermet, dans son ouvrage déjà cité, nous affirme: "toutes les prospections que je fais sur le terrain, je les fais dans mon bureau avec la même facilité, la même certitude, sur le plan cadastral de la région ou de la propriété à étudier.
De même pour les diagnostics des maladies je puis découvrir le siège et la nature du mal aussi bien sur une simple photographie que sur la personne du malade."
Emile Christophe, dans son livre 'Tu seras sourcier', recule démesurément les bornes de la radiesthésie en l'étendant à la médecine curative, à la psychométrie, à la recherche des criminels et des disparus.
Nous ne voyons pas comment un plan, une photographie, un dessin de journal, dégagent des radiations de gisement et de la personne absente!
Nous ne comprenons pas par quels procédés la baguette ou le pendule peut nous permettre de choisir le remède dont nous avons besoin!
Ainsi que nous l'indique Charles Richet, dans le chapitre de son beau traité de métapsychique, qu'il a réservé à la rhabdomancie, il s'agit là de phénomènes de cryptesthésie mettant en activité les facultés paranormales du sixième sens.
Les sourciers comme les abbés Bouly et Mermet sont les médiums doués de la faculté de clairvoyance.
Le pendule et la baguette remplacent dans ces cas spéciaux, la planchette, les cartes, la boule de cristal, le
marc de café.
Ce n'est plus de la radiesthésie, c'est de la métagnomie.
Nous ne les suivrons pas dans ces régions si contestées de la connaissance, où la science n'a aucune prise, et où la fantaisie et la crédulité peuvent trop souvent se donner libre carrière.
PAUL BECQUEREL
Professeur à la faculté des Sciences de Poitiers.
La France active, Revue de toutes les activités françaises