Le Pendule Oui ou Non

Méthode d'instruction de Radiesthésie

M.le Commandant de La Bastide, une sommité de la Radiesthésie et un de ses meilleurs apôtres, dont les brillantes conférences à Limoges, concernant cette science nouvelle des ondes et des vibrations, ont été suivies par un nombreux public, a eu la bienveillance de mettre gracieusement à la disposition des lecteurs de notre revue, sa méthode de Radiesthésie revue et mise à jour à l'intention de la Section limousine des amis de la Radiesthésie de Paris.

Sixième Sens

Nous l'en remercions bien vivement, et commençons aujourd'hui la publication de cette importante et très intéressante documentation.

Sixième Sens

Le professeur Ch. Richet termine ainsi son ouvrage, Notre sixième Sens: "Le monde réel émet autour de nous des vibrations. Quelques unes sont reçues par nos sens; d'autres non perceptibles à nos sens sont décelées par nos appareils de physique; mais il en est d'autres non perçues par nos sens ou par nos appareils de physique qui agissent sur certaines intelligences humaines et leur révèlent des fragments de la réalité."

Le professeur Richet attribue ces révélations à un sixième et peut-être à un septième et même un huitième sens. Il omet de dire que ces derniers semblent être des sens "internes" alors que les premiers sont des sens "externes".

Si cette conclusion du professeur Richet contient en germe toute la Radiesthésie, il nous est cependant impossible de nous y rallier entièrement. Les multiples observations qui ont été faites sur les animaux sauvages, tant par nous que par d'autres observateurs et également sur des animaux domestiques, montrent que non seulement ces animaux possèdent des facultés leur permettant de recevoir ces vibrations, mais elles montrent aussi qu'à ce point de vue les animaux possèdent une énorme supériorité sur l'homme. Le pigeon voyageur lâché à 1.000 kilomètres de son colombier s'oriente sur les vibrations qui en émanent et affirme ainsi cette supériorité. L'expérience faite plusieurs fois d'effectuer le lâcher auprès d'une antenne de T.S.F en cours d'émission a montré que le pigeon était incapable de saisir ces vibrations si elles étaient brouillées par des ondes hertziennes.

Nous en conclurons que ces vibrations sont de même nature que ces ondes, c'est-à-dire électriques.

La Radiesthésie sera l'art de capter ces vibrations mystérieuses qui révéleront tout ou partie de la réalité. Si l'homme était seul à pouvoir saisir ces vibrations nous pourrions accepter la thèse métapsychique du professeur Richet. Mais comme tous les animaux possèdent plus ou moins cette faculté, nous ne discuterons pas l'hypothèse du psychisme. Nous resterons dans le plan matériel d'ondes de nature électrique reçues par un sens physiologique dont, pour le moment, nous ignorons le siège et le fonctionnement, mais que les études en cours nous révéleront un jour ou l'autre.

Nous modifierons donc ainsi la phrase du professeur Richet: "Il en est d'autres que le sixième sens de l'homme et des animaux reçoit et transmet à leur intelligence. L'intelligence interprète les sensations reçues et en déduit tout ou partie de la réalité."

Nous pourrons enfin définir la Radiesthésie: "L'art de recevoir ces vibrations, d'en déterminer la provenance et d'en tirer les conclusions utiles". A vrai dire, cet art possède un côté sportif qu'il ne faut pas sous-estimer.

Si les animaux reçoivent et interprètent directement ces vibrations, en général l'homme n'en a connaissance que par l'intermédiaire d'instruments. Cependant, certains hommes particulièrement doués peuvent aussi les interpréter directement et sans instrument. Ils emploient habituellement cette faculté pour la recherche des courants d'eau souterrains dont ils recueillent les radiations à l'aide de leurs mains étendues. L'exactitude de leurs observations ne peut pas être mise en doute, d'abord parce qu'elles sont confirmées par l'expérience, et ensuite parce que nous possédons un instrument de physique permettant de contrôler leurs renseignements. C'est un appareil portatif de T.S.F., construit par un ingénieur italien, le chevalier de Vita. Le haut-parleur est remplacé par un micro-ampèremètre dont l'aiguille marque, par ses oscillations, qu'on se trouve dans le "champ électrique" qui accompagne et encadre tout courant souterrain.

Le nombre de ces opérateurs est plus élevé qu'on pourrait le croire, et il serait possible qu'il y en eût en France actuellement plusieurs centaines. Aussi sommes-nous certains que l'emploi de cette faculté est aussi ancienne que l'humanité. Quelques humains, beaucoup moins nombreux, sont doués de double vue. Quand ils fixent leur attention sur une personne ou un objet généralement déjà connu d'eux, mais quelquefois inconnu, ils voient où se trouvent cette personne ou cet objet, ce que fait, ce que dit cette personne. D'autres, soit à l'état de sommeil hypnotique, soit à l'état de veille, peuvent lire les pensées des personnes présentes ou même quelquefois éloignées. Dernièrement même, dans le journal l'Acclimatation, on a cité le fait d'un chien ayant lu la pensée de son maître absent.

Ces faits trouvent leur explication dans les expériences du Dr Cazzamali, citées par le Dr Leprince dans son récent 'Radiesthésie Médicale'. On est arrivé à recueillir sur un film les radiations électriques qu'émet le cerveau sous l'empire de la pensée. Cette pensée est donc matérielle et on peut la saisir.

Instrument de magie

Le premier besoin de l'homme a été la capture du gibier dont il faisait sa nourriture. Quel a pu être l'emploi du "Bâton de Commandement", cet instrument mystérieux qu'on trouve dans les couches archéologiques, paléolithiques, à partir de la période Aurignacienne? Personne n'avait fait sur cet emploi une hypothèse vraisemblable autre qu'un instrument de magie. Nous avons émis l'hypothèse d'y voir un instrument de radiesthésie ayant servi à déterminer quelle était la direction où se trouvaient les hardes de rennes dont ces hommes se nourrissaient. M. Armand Viré, ancien président de la Société Préhistorique de France, a montré lui-même ce que cette hypothèse avait de vraisemblable.

Si nous passons au néolithique, comment expliquer que les monuments mégalithiques sont toujours placés sur les grands courants souterrains, souvent profonds de dizaines de mètres quand ce ne sont pas des centaines, si on n'admet pas que les hommes en ont eu connaissance par des moyens radiesthésiques, soit par perception directe, soit à l'aide de détecteurs?

Mais l'homme est toujours en quête de mystère. Les explications naturelles sont les dernières auxquelles il s'arrête. Aussi les recherches radiesthésiques furent-elles du domaine de la magie et proscrites à ce titre par la religion chrétienne. Par un juste retour des choses ce sont aujourd'hui les abbés Paramelle, Ferran, Mermet, Bouly, Calès, le R.P. Jésuite Gairal de Sérézin qui sont les plus étonnants virtuoses de cet art jadis maudit. Il n'est pas jusqu'à la Bibliothèque Vaticane qui ne cherche en ce moment tous les documents qu'on peut lui réunir concernant cette science.

A partir du XVIe siècle

Le plus ancien document écrit que nous possédions est un ouvrage allemand, du XVIe siècle, montrant l'emploi de la baguette dans la prospection et l'exploitation des filons métalliques. C'est comme prospecteur de mines que le baron de Beausoleil est venu en France avec sa femme. Mais accusés de magie et poursuivis par les Parlements, ils furent soustraits à leur juridiction et mis en sûreté par Richelieu qui les enfermait à la Bastille et à Vincennes.

A la fin du XVIIe siècle se produisit un fait qui nous a été conté par l'abbé de Vallemont dans son ouvrage Traité de la Baguette Divinatoire réimprimé au milieu du XVIIIe siècle.

Un marchand de vin et sa femme avaient été assassinés à Lyon. On n'avait aucune indication concernant les assassins et on eut l'idée de consulter un très célèbre sourcier dauphinois, Jacques Aymar. L'abbé de Vallemont nous a conté par le menu la façon dont Jacques Aymar a opéré, et dans un cas analogue le radiesthésiste le plus moderne ne procéderait pas autrement.

Introduit dans le lieu du crime, il s'imprégnait des radiations des assassins sur la hache qui avait servi au crime, il imprégnait sa baguette, nous dirions aujourd'hui qu'il se "syntonisait" sur un "témoin". Aussitôt sa baguette le guidait sur la piste des assassins. En route, il obtenait leur signalement, ils étaient trois et parmi eux un bossu. Aymar arrivait jusqu'au Rhône, s'embarquait avec des archers, descendait le fleuve, s'arrêtait dans les auberges où étaient descendus les assassins, confirmait leur signalement et arrivait ainsi en pleine foire de Beaucaire, guidé par sa baguette, exactement comme nous faisons aujourd'hui pour suivre la piste d'un homme ou d'un animal.

A Beaucaire, la baguette conduisait Aymar jusqu'à la prison. On faisait comparaître les prisonniers et la baguette tournait sur un bossu qui venait d'être arrêté pour vol et qui répondait au signalement recueilli en route. Les archers le déclaraient de bonne prise. Les deux autres continuaient sur Marseille, s'y embarquaient et Aymar dut abandonner leur piste dans les eaux du Comté de Nice.

Quant au bossu, ramené à Lyon, il était reconnu partout sur la route, finissait par faire des aveux et était condamné. Cette affaire fit énormément de bruit. Les récits de témoins, les dépositions des archers ne laissaient aucune possibilité de doute sur la manière dont cette chasse à l'homme avait été conduite. La science officielle fut mise en émoi, et il semble que seul Malebranche ait formulé une opinion raisonnable en disant qu'il ne connaissait aucune explication normale à ce fait indéniable.

Tout radiesthésiste est sujet à se tromper

De cette époque date l'opposition de la science officielle contre tout ce qui touche à la Radiesthésie. Elle demande des explications définitives de ces phénomènes alors qu'elle est incapable de donner aux phénomènes les plus simples une explication qui résiste cinquante ans à l'étude, comme le constatait dernièrement le professeur Richet dans un article paru dans La Nature.

D'Alembert déclarait qu'il était aussi fou de croire qu'une baguette pouvait déceler la présence de l'eau souterraine que de supposer qu'un homme put s'élever dans les airs. Quelques mois plus tard Montgolfier lui donnait un démenti sur le deuxième point.

La science officielle veut faire de la Radiesthésie une science exacte, et elle veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets sur tous les organismes. C'est précisément là son erreur comme nous le verrons plus loin. La Radiesthésie est une science d'observation. Notre organisme reçoit des radiations qui provoquent certains mouvements de nos détecteurs et nous tirons des conclusions de ces mouvements. Pour des raisons que souvent nous ignorons ces mouvements ne sont pas toujours ceux qui devraient être et il en résulte des erreurs d'interprétation. Aussi tout radiesthésiste, quelles que soient ses facultés et son expérience, est sujet à se tromper, et il n'en est pas qui puisse éviter un certain pourcentage d'erreur.

De quelle manière expliquons-nous aujourd'hui comment nous recevons les diverses radiations et comment nous les interprétons?

Nous sommes comme un sans-filiste dont l'antenne reçoit des centaines de postes radiophoniques et des milliers de postes télégraphiques. La difficulté est de régler ce poste sur l'émission cherchée et en même temps d'éliminer toutes les autres. L'appareil se règle par un condensateur et la sélectivité de la réception dépendra en grande partie de ce condensateur; de même notre organisme possède un condensateur qui est notre sixième sens commandé par notre volonté. La sélectivité de nos moyens de réception dépendra de la force de cette volonté agissant dans ce domaine spécial.

Orientation mentale

C'est cette tension de la volonté vers cet objet spécial que M. Christophe a qualifié en 1930 du nom "d'Orientation mentale" dans son livre Tu seras sourcier. Théoriquement cette "orientation" devrait suffire. Pratiquement, il est bon de la renforcer par l'emploi de ce qu'on nomme le "témoin" qui est un échantillon de la substance cherchée. On se "syntonise" sur cet échantillon. A partir de ce moment le détecteur employé, baguette ou pendule, ne doit plus réagir que sur les corps semblables au "témoin".

Cela n'est d'ailleurs pas complètement vrai. L'expérience montre que si, par exemple, on cherche des courants d'eau, on peut très bien par sa volonté limiter ses recherches aux courants situés entre 10 et 20 mètres de profondeur. Si la volonté est suffisante les détecteurs seront insensibles à tout courant qui ne se trouvera pas compris entre ces deux limites. C'est un fait de pratique journalière.

Cependant il n'est pas niable que dans certains cas particuliers le témoin a une influence matérielle certaine. Mais, dans la généralité des cas, il n'intervient que comme aide pour notre "orientation mentale". Nous n'avons pas toujours à notre disposition le "témoin" qui viendra préciser notre "syntonisation", et beaucoup d'opérateurs s'habituent à se passer de témoin toutes les fois qu'ils estiment inutile d'y avoir recours. On admet en général que les manifestations du pendule sont facilitées si on en règle le fil à une longueur qui est "optima" pour chaque espèce de corps. On obtient cette longueur en présentant le pendule sur le "témoin". On allonge ou raccourcit le fil jusqu'à ce qu'on obtienne des rotations franches. Or l'expérience montre qu'il n'est nullement besoin de présenter le pendule sur le témoin. Il suffit de "penser" fortement au témoin en allongeant ou raccourcissant le fil et on obtient la rotation exactement à la même longueur que si le réglage s'était fait sur le témoin.

Comment expliquer ce phénomène? Il faut se reporter aux expériences du colonel de Marsay décrites par lui dans la 'Côte d'Azur Médicale' de décembre 1934. Le colonel de Marsay commence par supposer qu'à un certain endroit de sa table d'expérience se trouve un objet en or. Il veut vérifier avec sa baguette si effectivement il y a de l'or à cet endroit. Au moment où son rayon visuel passe par la pointe de sa baguette et le point de la table où il suppose de l'or, sa baguette se retourne comme s'il y avait effectivement de l'or en cet endroit.

Si par une "suggestion voulue" nous plaçons un corps en un endroit, nos détecteurs réagissent en cet endroit comme si le corps s'y trouvait réellement.

Ce fait relève des constatations de Quinton. Il a démontré que le sérum de notre sang avait la composition de l'eau de mer. Nous entretenons cette composition par l'usage journalier du sel marin qui contient toujours des inclusions d'eau de mer. Cette eau contient tous les corps de la nature soit en dissolution, soit en solution colloïdale. Notre organisme contient donc tous ces corps, notre volonté peut les y puiser et en fermer "témoin". Nous verrons plus loin comment nous pouvons user de cette faculté pour suppléer aux témoins qui nous manquent.

Le réglage de notre "orientation mentale" est fait; que va-t-il se passer?

Nous allons lancer en exploration nos rayonnements dont la matérialité a été démontrée par M. l'ingénieur Voillaume. Cette démonstration a été faite par des moyens radiesthésiques et non par des instruments de physique ou par l'un de nos sens externes.

Il y avait d'ailleurs longtemps que cette matérialité nous semblait évidente.

Comment expliquer sans cette matérialité qu'il suffisait de diriger la main étendue vers des animaux sauvages arrêtés à plusieurs centaines de mètres pour les mettre en fuite comme si on leur avait envoyé des coups de fusil? Il semblait qu'un rayon matériel devait être lancé par notre main étendue, "rayon digital", et M. Voillaume a démontré que ce rayon digital existait et était de nature électro-magnétique.

Au Congrès de 1932, M. Montandon a montré qu'il pouvait, par la seule force de son regard, mettre en mouvement un pendule enfermé dans une cage de verre. Il émettait donc un rayon oculaire possédant une force motrice. M. Voillaume a montré que ce rayon oculaire était également de nature électro-magnétique.

M. Treyve, et après lui un très grand nombre de chasseurs ont observé que si, avec un pendule, on désigne sur une carte l'emplacement exact où se tient un animal sauvage, cet animal est frappé par un rayon qu'a émis l'opérateur, il se sent découvert et s'enfuit. M. Voillaume a montré que le "rayon mental" existait et était de nature électro-magnétique.

Par conséquent, l'opérateur émet un rayon explorateur qui se dirige vers l'objet cherché et vient le frapper. Nous accepterons très volontiers l'hypothèse du Dr Leprince qui fait de cette émission une "onde porteuse" comme l'onde porteuse de T.S.F et elle nous apporte la radiation de ce que nous cherchons, quelle que soit la distance.

Dans son Comment j'opère l'abbé Mermet avait signalé l'existence d'une "rayon capital" qui venait le frapper, émanant de l'objet cherché. Comment ce rayon pouvait-il lui parvenir? La question restait insoluble. Mais si notre émission devient une "onde porteuse", le rayon capital devient une "onde portée".

Notre "orientation mentale" nous a permis de nous accorder, notre rayon explorateur a touché l'objet cherché, il nous en rapporte les radiations sous forme de rayon capital, et le cycle se ferme.

Que se passe-t-il alors? Nous n'en savons rien. Nous sommes bien obligés d'accepter l'hypothèse d'un sixième sens, quelque nom que nous lui donnions. Ce sixième sens est influencé par la radiation qui nous est apportée. Il transmet cette radiation jusqu'à nos mains et notre détecteur se met en mouvement sous l'influence de ce courant transformé en force motrice.

Une question immédiate se pose: notre détecteur est-il mû par le courant ou bien par les mouvements réflexes causés par lui? La deuxième hypothèse semblerait plus probable si elle n'était pas combattue par des faits brutaux. Prenez, au printemps, une baguette de bois vert en pleine montée de sève, présentez-la sur un fort courant souterrain et serrez-la énergiquement dans les mains, non pour l'empêcher de tourner, mais pour la freiner. Si le freinage est trop énergique le bois tournera quand même, mais en vous abandonnant son écorce dans les mains.

Connaissez-vous un mouvement volontaire ou non de vos mains qui puisse obtenir ce résultat? On met actuellement en vente des baguettes en baleine ronde, dont les extrémités tournent à frottement très dur dans deux manchons. Aucun mouvement volontaire des mains ne peut faire tourner cette baguette dans ses manchons. Par contre la rotation se produit sur les courants d'eau. L'abbé Mermet suspend son pendule à un ressort. Il observe que dans certaines circonstances le ressort se tend ou se détend parce que le pendule change de poids. C'est le principe du dynamomètre et les réflexes de l'opérateur n'y peuvent être pour rien.

Cependant les manifestations des détecteurs prennent une forme qui découle d'une sorte d'entente entre eux et nous, ce que M. Treyve nomme une "grammaire" établie par la volonté de l'opérateur.

Ce fait a été reconnu et signalé par M. Voillaume aux pages 62 et 63 de son livre. Ses études sur le sixième sens le lui font situer dans notre système vasculaire. Les docteurs allemands Wimmer et Wuste qui travaillent à Munich, sont à peu près du même avis en invoquant l'influence des radiations sur l'hémoglobine du sang.

Pour d'autres, notre système récepteur serait d'origine nerveuse. Le professeur Richet n'aurait-il pas raison avec son hypothèse d'un septième et d'un huitième sens? Que donneront les expériences du Dr Calligaris sur le trajet que ces radiations parcourent dans le corps? Pour le moment on ne peut rien dire de positif et on verra quelles seront les conclusions à tirer des études en cours.

Ce qu'il faut retenir c'est que notre volonté crée l'orientation mentale, elle envoie les rayons explorateurs et notre sixième sens reçoit le rayon capital rapporté par cette exploration. Ce rayon ne fait que traverser notre organisme, véritable transformateur, et en ressort comme force motrice sous une forme entièrement personnelle qui dépend à la fois de notre organisme et de notre volonté. Notre détecteur, mû par cette force motrice, joue le rôle du haut-parleur dans les appareils de T.S.F, comme l'a si bien dit M. le pharmacien Lesourd.

Il est de toute évidence que ces manifestations du haut-parleur, produites par notre organisme et par notre volonté, nous seront rigoureusement personnelles. Il n'y a donc pas à s'étonner des différences de manifestations qu'on constate entre les divers opérateurs: il ne peut pas en être autrement.

Cette influence prépondérante de l'organisme et de la volonté de l'opérateur nous conduit à parler de l'appareil automatique rêvé par les scientifiques.

Appareil automatique

La base de la Radiesthésie est la sélection que fait l'opérateur parmi les milliards de radiations qui se croisent autour de lui. Le seul appareil automatique que nous possédions est l'électromètre de Vita qui, pour le moment, ne possède aucune sélectivité. Promenons-le au-dessus de courants souterrains superposés, il sera incapable d'en faire la sélection alors que cette sélection est de nécessité première pour l'opérateur. L'électromètre accuse ces champs électriques parce qu'ils sont puissants. Pour la même raison il accuse nos émissions digitales.

Peut-être pourra-t-on arriver à régler cet appareil, ou bien un autre plus ou moins analogue, et à le rendre assez sélectif pour distinguer les radiations émises par les différents corps, mais à la condition de travailler à l'intérieur des champs qu'ils émettent. Par contre, on ne voit pas comment un appareil automatique pourrait travailler en dehors de ces champs pour faire de la prospection à distance, ce qui est du domaine exclusif de notre volonté et de nos facultés personnelles de réception.

A première vue, il semblerait que les expériences du Dr Cazzamali pourraient en donner la solution cherchée par l'enregistrement électrique des radiations de notre pensée. En réalité il n'en est rien. En admettant que les radiations extérieures traversent la cage de Faraday où s'enferme l'opérateur, cet enregistrement ne pourra que confirmer le résultat déjà donné par le pendule de l'opérateur. Le but ne sera pas atteint puisque ce qu'on cherche est de mettre ces radiations éloignées à la portée d'un expérimentateur quelconque non radiesthésiste. Il ne peut pas l'être puisque c'est la volonté même de l'opérateur qui forme la base de l'expérience.

Par conséquent, l'enregistrement mécanique d'ondes radiesthésiques, probablement très fortes, est peut-être du domaine des possibilités s'il s'agit de les sélectionner dans l'intérieur de leurs zones d'influence, mais on ne conçoit pas comment il serait réalisable en dehors de ces zones.

A côté du "témoin" qui est un élément de précision pour notre "orientation mentale", nous avons des renforçateurs qui viennent nous aider à émettre les rayons explorateurs et augmenter la sensibilité de notre sixième sens. Comme la Radiesthésie opère dans le domaine de l'électro-magnétisme, ces renforçateurs appartiennent tous plus ou moins à l'électricité ou au magnétisme.

Ce sont des barreaux aimantés, des piles sèches, des corps radio-actifs, des circuits orientés par rapport au magnétisme terrestre, les uns de construction connue comme le renforçateur Nicoul, les autres plus ou moins secrets comme celui de l'abbé Calés.

Mais témoins et renforçateurs ne sont que des aides pour les facultés naturelles de l'opérateur. Ces facultés découlent d'aptitudes particulières qui peuvent être mesurées jusqu'à un certain point.

Si nous étendons la main gauche et si nous présentons le pendule dans le prolongement du médius gauche en l'éloignant de l'extrémité du doigt, nous le verrons tourner à trois distances successives, par exemple 20, 40 et 60 centimètres. La puissance de notre sixième sens est assez comparable à ces longueurs. Celles que nous donnons correspondent à une puissance moyenne permettant de travailler utilement. Quand on arrive à des longueurs de 30, 60 et 90 centimètres on se trouve dans les grandes facultés de réception.

Cette mesure ne se confond pas avec celle de la "main guérisseuse" qui exige des longueurs nettement supérieures à 30 centimètres.

Ce phénomène de la main guérisseuse n'a été étudié que depuis peu de temps, et il semble que le Dr Leprince en ait donné la véritable explication.

Capacité électrique

Certaines personnes possèdent une capacité électrique supérieure à la moyenne, et ont en même temps la faculté de déverser le surplus de leur électricité sur les personnes qui en manquent. Il est aujourd'hui certain que la cause des maladies est le manque de tension électrique. Quand cette tension baisse les principes morbides n'étant plus contenus peuvent se développer. Si on peut se recharger électriquement ces principes morbides sont à nouveau paralysés. Par conséquent, une personne pouvant par imposition des mains recharger électriquement une autre personne qui est déchargée lui permettra de résister aux principes morbides.

Cette faculté naturelle est aussi vieille que l'humanité et comme en général ce sont nos mains qui cèdent le plus facilement leur tension électrique, nous pouvons par exemple nous soulager nous-mêmes de nos migraines en portant une main à notre front et l'autre à notre nuque. C'est un geste instinctif qui est général et relève de la "main guérisseuse".

Le Dr Leprince a cherché à mesurer notre tension électrique. Il y est arrivé à l'aide de son "radio-biomètre", appareil de T.S.F à ondes courtes, qui mesure notre capacité électrique à l'aide d'un micro-ampèremètre.

Il avait étudié un instrument électrique qu'il accordait avec la longueur d'onde du malade pour le remonter électriquement, comme une main guérisseuse. Il vient de faire mieux: il se recharge personnellement et par imposition des mains fait artificiellement la main guérisseuse.

Ces études sur la tension électrique humaine ont montré que l'homme était entouré d'enveloppes électriques, d'une "aura" plus ou moins étendue suivant les individus, et que le rayonnement en était particulièrement développé autour du crâne et à l'extrémité des mains. Nous y retrouvons l'auréole dont est entourée la tête des saints personnages ainsi que la "gloire" dont les sculpteurs des XIe et XIIe siècles ont entouré la figure du Christ bénissant.

Ces rayonnements étaient-ils connus à cette époque? Pourquoi ne l'auraient-ils pas été?

Nous avons dit que le Dr Cazzamali était arrivé à filmer nos radiations cérébrales et nos pensées. Dans un ouvrage récent, Radiesthésie médicale, le Dr Leprince cite le fait d'une femme qui avec son pendule cherche la direction où se trouve son chien qui fait une fugue. Cette direction trouvée, elle donne au chien l'ordre de revenir. Son ordre est porté au chien par son "rayon mental" le chien reçoit l'ordre et revient immédiatement. Cette dame a donc pu extérioriser sa pensée et l'envoyer jusqu'à son chien. Elle n'aurait pas pu le faire si sa pensée n'était pas matérielle.

Tels sont les phénomènes dépendant de la Radiesthésie que nous observons et qui nous conduisent bien loin de la recherche des courants souterrains. Ils n'en diffèrent cependant en rien et ils découlent des mêmes principes, utilisation de notre sixième sens, pour parvenir à la connaissance des radiations qui ne sont reçues ni par nos sens externes, ni par nos instruments de physique, bien que ces derniers commencent à intervenir particulièrement dans la partie médicale, comme nous venons de le dire.

Ct DE LA BASTIDE.

La Revue scientifique du Limousin

Mars-Avril-Mai 1935